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Qu’est-ce qu’une COP biodiversité ?

Objectif : enrayer l’érosion du vivant. Rendez-vous tous les deux ans pour acter des engagements communs.

L’ambition des COP (Conférences des Parties) biodiversité est d’enrayer l’érosion du vivant. Tous les deux ans, les pays se réunissent pour se (re)mettent d’accord sur des objectifs communs.
Un travail vital pour le futur de la planète, et dont s’inspire DECATHLON pour diminuer l’impact de ses propres activités sur la biodiversité.

Dans la famille des « COP », ces « Conférences des Parties » qui réunissent les pays du monde entier pour tenter de sauver notre planète, on commence à bien connaître l’ainée, la COP climat. La dernière a d’ailleurs au lieu en 2023 à Dubaï. On connaît un peu moins, et c’est fâcheux, sa petite sœur, tout aussi importante mais un peu moins médiatisée : la COP biodiversité. 

Une COP biodiversité… à quoi ça sert ?

La COP biodiversité est l’instrument de mise en œuvre d’un accord historique signé en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro : la Convention des parties de l’ONU sur la diversité biologique.

Cet accord, qui réunit pas moins de 196 pays, vise trois grands objectifs :
- la conservation des écosystèmes et de la diversité biologique ;
- l’utilisation durable des composantes de cette biodiversité ;
- le partage juste et équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources génétiques.

Cet événement international est donc le rendez-vous des pays signataires de cette Convention, qui se retrouvent à intervalles réguliers pour faire le point sur ces objectifs et les moyens de les atteindre.
Protection des océans, des sols, des espèces en danger, des zones humides… À chaque édition, le but est de parvenir à un nouvel accord, réactualisé grâce aux nouvelles données scientifiques disponibles, et de décider de plans d’actions.

Qu’est-ce qu’une COP biodiversité ?

En quoi cela diffère-t-il d’une COP « classique » ?

La COP « classique », celle dont on parle le plus, est liée au climat. Ce sont deux événements différents, qui n’ont pas lieu en même temps, mais qui sont intimement liés. Qu'il s'agisse du climat ou de la biodiversité, la mission est la même : protéger les grands équilibres naturels qui organisent notre planète, nos environnements. Les deux sujets sont d’ailleurs fortement interdépendants : en luttant contre le changement climatique, on protège la biodiversité ; et inversement : en soignant la biodiversité, on soigne le climat, car celle-ci contribue à sa régulation (pensons aux forêts qui captent le CO2, aux océans qui régulent les températures, etc.).

Côté calendrier, une petite différence existe : les COP biodiversité ont lieu tous les deux ans, alors que les COP climat ont lieu chaque année. Mais le format reste le même : pendant deux semaines environ, tous les pays se retrouvent pour des négociations souvent complexes, où intérêt général et intérêts particuliers doivent atteindre un consensus. Un texte final, où chaque virgule compte, vient clore l'événement.

Pour le reste, c’est bien la thématique qui est différente : son but ultime est de stopper et d’inverser l’érosion du vivant sur Terre. Et il y a, en la matière, urgence absolue. Les dernières estimations (2019) de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) sont sans appel : 1 million d’espèces sont menacées d’extinction ; et 75 % des écosystèmes terrestres et 66 % des écosystèmes maritimes sont significativement altérés.

L’enjeu est climatique, mais aussi économique et social : on estime ainsi que plus de la moitié du PIB mondial (soit tout de même 41 700 milliards de dollars…) dépend d’écosystèmes en bonne santé.

Qu’est-ce qui est sorti des précédentes COP ?

Les COP biodiversité se suivent… mais ne se ressemblent pas. Certaines aboutissent en effet à de petits pas, tandis que d’autres, plus productives, permettent de plus grandes enjambées. Parmi les quinze COP biodiversité qui ont eu lieu depuis 1992, on pourrait ici insister sur deux éditions en particulier : la COP 10 et la COP 15.

- La COP10, celle des grandes ambitions… et de la déception. Cette année-là, en 2010, la COP biodiversité se tient à Nagoya, au Japon. Les pays doivent fixer les objectifs de la décennie 2010-2020. Le résultat sera particulièrement probant, avec l’adoption de ce qu’on nommera les « Objectifs d’Aichi » (Aichi étant la préfecture de Nagoya).
Ce plan stratégique ambitieux compile vingt priorités. Parmi elles : l’élimination et la réduction, d'ici à 2020 au plus tard, des incitations (comme les subventions) néfastes pour la diversité (objectif A.3) ; la gestion et la récolte durable et légale de tous les stocks de poissons et d’invertébrés et plantes aquatiques (objectif B.6) ; ou encore, toujours pour 2020, l’évitement de l’extinction des espèces menacées connues, et l’amélioration de leur état de conservation (objectif C.12).

En outre, il est décidé de sauvegarder la biodiversité de 17 % des zones terrestres et des eaux continentales (et de 10 % des zones marines et côtières). Mais les « Objectifs d’Aichi », prometteurs, ne seront pas suivis d’effets : ils n’ont jamais été atteints, nourrissant la frustration et la déception des défenseurs de la biodiversité.

- La COP15, celle d’un accord historique… qu’il va falloir honorer. Cette COP15, la dernière en date, s’est tenue en décembre 2022 à Montréal, au Canada. Présidée par la Chine, elle a réuni 188 gouvernements, et devait fixer les objectifs de la décennie 2020-2030. Une fois encore, les pays ont semblé mobilisés face à l’urgence, accouchant d’un texte, baptisé « Accord de Kunming-Montréal » (renommé, dans la perspective de la COP16, "Biodiversity Plan"), jugé par certains comme historique. Son point clé ? La protection d’au moins 30 % des terres, des eaux douces et des océans de la planète d'ici à 2030.

Ce cadre mondial pour la biodiversité signé à Montréal a également mis l’accent sur le volet financier. Objectif, d'ici à 2030 :
- mobiliser au moins 200 milliards de dollars chaque année, de sources publiques et privées, pour financer la biodiversité ;
- porter à 30 milliards de dollars par an le soutien des pays développés aux pays en développement ;
- réduire d’au moins 500 milliards de dollars par an les subventions néfastes à la biodiversité.

Qu’est-ce qu’une COP biodiversité ?

Qu'attend-on de la COP 16 ?

La COP16, aura lieu du 21 octobre au 1er novembre 2024 en Colombie.

Sa mission première sera d’évaluer la bonne mise en œuvre du grand accord signé en 2022 à Montréal (Canada).

Au programme, notamment : démêler la question clé du financement (comment précisément mobiliser les ressources) ; bâtir le cadre opérationnel de l’accord ; mais aussi concrétiser un mécanisme multilatéral pour le partage juste et équitable des bénéfices liés à l’utilisation des ressources génétiques…

Côté entreprise, on note l’obligation de mesurer et de divulguer ses risques et dépendances à la biodiversité, l'orientation vers des méthodologies et indicateurs standardisés, la définition d'objectifs de réduction d'impact quantifiés pour les entreprises et institutions financières...

Qu’est-ce qu’une COP biodiversité ?

Quel est le rapport avec DECATHLON ?

DECATHLON s’emploie, depuis plusieurs années, à intégrer l’enjeu de la biodiversité dans sa stratégie de développement durable. Un projet Biodiversité a d’ailleurs vu le jour, en interne, en 2019. Les COP biodiversité et leurs conclusions, référentiel essentiel sur ce sujet, sont donc scrutées par l’entreprise. Les accords signés tous les deux servent ainsi de guide, et leurs objectifs infusent la trajectoire déployée par DECATHLON.
Parmi les grands leviers d’ores et déjà activés : la mesure d’impact. C’est en effet le point de départ de toute démarche structurée et efficace. Il s’agit d’évaluer, à l’instar d’un bilan carbone, l’impact de l’activité de l’entreprise sur l’érosion de la biodiversité, et d’en identifier ses principales sources.

La dernière édition, la COP16, a eu lieu en Colombie du 21 octobre au 1er novembre 2024. 

Qu’est-ce qu’une COP biodiversité ?

DECATHLON a choisi pour cela un outil français : le Global Biodiversity Score. L’entreprise renouvelle annuellement ce bilan, et elle a décidé, par volonté de transparence, de rendre public ses résultats. Ainsi, le dernier bilan en date, réalisé sur les données de 2021 et publié en 2022, révélait un impact annuel de 65,5 éq.km2 artificialisés sur les écosystèmes terrestres ; et un impact de 1,6 éq.km2 artificialisés* sur les écosystèmes d'eau douce.
Mesurer est une bonne ligne de départ. Ensuite, il s’agit d’évaluer comment diminuer l’impact de ses activités ,Decathlon a fait le choix de définir de premiers engagements dès 2021 sur ses opérations directes et a rejoint le programme « Entreprises engagées pour la nature ». Dans son plan de transition 2020-2026, quatre engagements sont directement liés à la biodiversité. Ainsi, en 2026, pour le périmètre de l’immobilier en France :
. 100% des nouveaux magasins français en propriété seront labellisés « Signature biodiversité ». Ce label français garantit notamment qu’un nouvel aménagement est plus favorable à la biodiversité que celui qui préexistait.
. 10% du parc immobilier français de DECATHLON fera l’objet de travaux intégrant une démarche de renaturation.

* cette unité de mesure est choisie par Decathlon pour communiquer ses résultats pour des raisons pédagogiques. Elle s'appuie sur une métrique communément utilisée, avec pour hypothèse : 1 MSA.km2 = 1 eq km2 artificialisé.

Pour y parvenir, les leviers sont divers : limiter l’artificialisation des sols, qui sont de grands réservoirs de biodiversité ; œuvrer à leur perméabilité pour permettre l'infiltration de l'eau  ; restaurer des espaces de biodiversité locaux, via notamment les espaces verts, etc.

Enfin, au niveau international, DECATHLON soutient publiquement la mise en œuvre d’un cadre de protection de la biodiversité plus contraignant pour les États et les entreprises. En 2022, dans le cadre de la COP15 justement, DECATHLON a ainsi signé, avec plus de 330 autres entreprises, une lettre ouverte appelant les chefs d’État à rendre obligatoires la mesure et la divulgation des impacts et des dépendances à l’égard de la nature.

DECATHLON reste mobilisé pour la COP16, avec le souhait que ce cadre international puisse permettre à l'entreprise d'intégrer la biodiversité comme un indicateur environnemental suivi au sein de ses activités, et ainsi contribuer à la mission définie dans le cadre de l'accord de Kunming-Montréal  : "stopper et inverser la perte de la biodiversité d'ici à 2030".

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