Qu’est-ce qui est sorti des précédentes COP ?
Les COP biodiversité se suivent… mais ne se ressemblent pas. Certaines aboutissent en effet à de petits pas, tandis que d’autres, plus productives, permettent de plus grandes enjambées. Parmi les quinze COP biodiversité qui ont eu lieu depuis 1992, on pourrait ici insister sur deux éditions en particulier : la COP 10 et la COP 15.
- La COP10, celle des grandes ambitions… et de la déception. Cette année-là, en 2010, la COP biodiversité se tient à Nagoya, au Japon. Les pays doivent fixer les objectifs de la décennie 2010-2020. Le résultat sera particulièrement probant, avec l’adoption de ce qu’on nommera les « Objectifs d’Aichi » (Aichi étant la préfecture de Nagoya).
Ce plan stratégique ambitieux compile vingt priorités. Parmi elles : l’élimination et la réduction, d'ici à 2020 au plus tard, des incitations (comme les subventions) néfastes pour la diversité (objectif A.3) ; la gestion et la récolte durable et légale de tous les stocks de poissons et d’invertébrés et plantes aquatiques (objectif B.6) ; ou encore, toujours pour 2020, l’évitement de l’extinction des espèces menacées connues, et l’amélioration de leur état de conservation (objectif C.12).
En outre, il est décidé de sauvegarder la biodiversité de 17 % des zones terrestres et des eaux continentales (et de 10 % des zones marines et côtières). Mais les « Objectifs d’Aichi », prometteurs, ne seront pas suivis d’effets : ils n’ont jamais été atteints, nourrissant la frustration et la déception des défenseurs de la biodiversité.
- La COP15, celle d’un accord historique… qu’il va falloir honorer. Cette COP15, la dernière en date, s’est tenue en décembre 2022 à Montréal, au Canada. Présidée par la Chine, elle a réuni 188 gouvernements, et devait fixer les objectifs de la décennie 2020-2030. Une fois encore, les pays ont semblé mobilisés face à l’urgence, accouchant d’un texte, baptisé « Accord de Kunming-Montréal » (renommé, dans la perspective de la COP16, "Biodiversity Plan"), jugé par certains comme historique. Son point clé ? La protection d’au moins 30 % des terres, des eaux douces et des océans de la planète d'ici à 2030.
Ce cadre mondial pour la biodiversité signé à Montréal a également mis l’accent sur le volet financier. Objectif, d'ici à 2030 :
- mobiliser au moins 200 milliards de dollars chaque année, de sources publiques et privées, pour financer la biodiversité ;
- porter à 30 milliards de dollars par an le soutien des pays développés aux pays en développement ;
- réduire d’au moins 500 milliards de dollars par an les subventions néfastes à la biodiversité.