Le carbone est devenu le symbole de la lutte pour l'environnement. Pourtant, face à de défi, bien d'autres, souvent moins exposés...
Réduction des émissions de carbone, neutralité carbone, compensation carbone... Le carbone est devenu le symbole de la lutte pour l'environnement. Et face à ce défi, effectivement majeur, médiatique, documenté… on en oublierait presque les autres enjeux, tout aussi cruciaux. On parle alors du "tunnel carbone", une notion conceptualisée par le chercheur Jan Konietzko en 2021.
Le "tunnel carbone" est une approche qui oublie les autres limites planétaires.
Il existe une interconnexion des enjeux environnementaux : agir sur l’un peut avoir des effets néfastes sur les autres.
DECATHLON s'engage à adopter une approche holistique en s'attaquant à plusieurs fronts.
L'entreprise met en place des outils et des initiatives pour responsabiliser ses équipes et piloter son action climatique.
Il faut l’admettre, orienter ses efforts sur le carbone présente de nombreux intérêts : la communauté scientifique dispose de données et d'outils pour agir sur ce levier, et les conséquences de nos actions sont relativement faciles à mesurer. Enfin, faciles… disons que le carbone bénéficie de métriques et de méthodes qui permettent d'évaluer les conséquences des actions mises en place. C'est pourquoi les entreprises et les gouvernements se sont naturellement concentré•es sur cet enjeu.
Cependant, il y a un revers à la médaille, évidemment. En consacrant beaucoup de ressources, de temps, d’énergie… à la question du carbone, le risque est de négliger les autres limites planétaires, tout aussi importantes. Car il existe une interconnexion entre tous ces enjeux, et agir sur l'un d'entre eux a des effets sur les autres, dont certains pourraient être néfastes.
On parlerait alors de transfert d'impact. Prenons l'exemple de la décarbonation de notre chaîne d'approvisionnement. Augmenter la part d'énergies renouvelables dans notre mix énergétique semble être un excellent levier de baisse d’impact. Mais en se reposant uniquement sur l'éolien ou l'hydraulique… quel impact sur la biodiversité ? Oui, c’est compliqué, d’où la nécessité de bien quantifier, évaluer, mesurer… chacune de nos actions.
On pourrait aussi évoquer le développement des batteries électriques, notamment pour augmenter la part des vélos électriques (idéalement, en lieu et place d’une voiture). Bien qu’affichant des points forts côté climat, ces batteries peuvent avoir des conséquences sociales et environnementales néfastes... L'extraction des métaux rares nécessaires à la fabrication des batteries pose sur la table des sujets cruciaux tels que les questions éthiques et environnementales.
L’enjeu est alors, pour l’entreprise, de trouver des solutions équitables. Charge ensuite aux consommateurs et consommatrices d’opter pour un choix ou un autre, mais de la façon la plus éclairée possible.
L’objectif : adopter une approche holistique.
L'entreprise travaille sur plusieurs chantiers :
- la pollution plastique :
Nous nous inscrivons dans une démarche de suppression du plastique à usage unique depuis 2019 et l’objectif est de faire en sorte que tous ces plastiques disparaissent de l’emballage de nos produits d’ici à 2026. Nous travaillons aussi au développement d'une méthodologie de calcul de l'impact "plastique" dans le but de pouvoir se fixer des objectifs de réduction, ainsi qu'une trajectoire.
- la biodiversité : en février 2020, DECATHLON a signé les 10 principes de l’initiative « Entreprises engagées pour la nature — act4nature France », comme :
- intégrer la biodiversité dans la stratégie d’entreprise,
- dialoguer avec l’ensemble de nos parties prenantes sur nos impacts et nos actions,
- évaluer les différentes composantes de la biodiversité qui nous concernent,
- éviter en premier lieu, réduire et en dernier lieu compenser nos impacts,
- rendre compte publiquement de nos plans d’action, etc.
L'objectif est de trouver un équilibre entre trois impératifs :
1. L’adaptabilité : être capable d'évoluer en fonction des progrès technologiques et/ou des changements de contexte.
2. L’ouverture : éviter le cloisonnement des problématiques et favoriser une approche holistique.
3. La mise en action : pouvoir prendre des décisions et agir concrètement.
Le défi réside dans le fait de ne pas sacrifier l'un de ces points au profit des autres. Il ne s'agit pas de renoncer à la prise de décision, mais plutôt de prendre ses décisions en conscience, en s'appuyant sur les connaissances actuelles, tout en ayant conscience des limites de l'évaluation de certaines données.
De la même façon qu’une entreprise dispose d’un budget financier, elle pourrait aussi devoir s’astreindre à un budget carbone. Chaque équipe disposerait d’un budget, ajusté en fonction de la nature des produits vendus. Revenons à l’exemple d’un vélo dédié à la mobilité : peut-on envisager qu’il s’agisse de “bon carbone” ? Que la vente de ce vélo aura permis d’éviter d’autres émissions carbone ?
On pourrait ainsi faire le lien avec les dividendes climat : l’objectif pour une entreprise, outre son CA, serait de chercher à “récupérer” des dividendes climat. Ce qui pourrait avoir un impact dans la répartition des investissements dans une société en donnant une idée de son utilité…
L'enjeu est de taille. Il ne s'agit pas "seulement" de se préoccuper de l’état de la planète, mais aussi de garantir la pérennité économique des entreprises. À quoi ressemblera la pratique du sport dans 20, 30 ans…? Et si des terrains de pratique n’étaient plus disponibles demain ?
