Comment calculer l’empreinte carbone d’une entreprise ?
Pour les entreprises, il s’agit du même principe que pour les produits. E. Aubry précise que « dans l’idéal, on regarde l’ensemble des activités de la société : qu’il s’agisse d’émissions directes de CO2 (ou scope 1), d’achat d’énergie (ou scope 2) et des rejets indirects (celles d’un fournisseur par exemple, d’un client qui se rend dans un magasin, etc., qu’on appelle scope 3) ».
Ces 3 scopes sont en fait les périmètres sur lesquels se basent les entreprises afin de circonscrire le calcul de leurs émissions.
Bien que fortement encouragées par l’ADEME, les entreprises n’ont à ce jour aucune obligation à calculer le scope 3 et à le réduire. Alors même que ces émissions indirectes s’avèrent dans de nombreux cas le périmètre au tonnage en CO2 le plus important d’une activité. A contrario, les sociétés volontaires pour le chiffrer s’engagent en répondant à l’initiative Science Based Target, soutenue notamment par les Nations Unies, afin de limiter leur impact à 2 °C.
Afin de mieux comprendre les activités intégrées dans le calcul, prenons un exemple au hasard… DECATHLON. Voici les pans d’activité (tous scopes confondus) dont l’entreprise rend compte des émissions de CO2 :
- Production des produits
- Transport de ces produits
- Arrivée chez le client quand il s’agit d’e-commerce
- Déplacement des clients
- Déplacements des collaborateurs
- Entrepôts et magasins : déchets, énergie, construction.
Si certaines données peuvent être effectivement collectées, beaucoup vont se baser sur des hypothèses. On peut par exemple effectuer une projection autour du déplacement des clients à l’aide de questionnaires proposés à un panel représentatif.
Il existe des méthodes standards internationales de calcul comme le « Greenhouse gas protocole » qui permet notamment de calculer les émissions des sites, mais également des outils comme Resource advisor, Metrio, Pace, Glimpact, etc.
Ces outils permettent notamment de convertir une unité - kWh, L, tonne kg, etc. — en tonne d’émission CO2, en la multipliant par un facteur d’émissions. Il sera différent en fonction du pays concerné : le facteur d’émission de la Chine, qui utilise l’énergie au charbon, sera plus élevé que celui de la France qui utilise le nucléaire. Ainsi, à l’issue du calcul, les litres d’essence pour faire rouler les camions sur les routes et les kWh pour l’énergie ont été convertis en tonne de CO2.
Une fois la source principale d’émissions CO2 établie, on peut venir réduire cet impact principal.