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Illustration d'une personne lisant le journal

Qu'est-ce que le GIEC ?

Ce sont quatre lettres un peu mystérieuses qui surgissent, à intervalles réguliers, dans l’actualité. Sans forcément savoir de quoi il s’agit. Il est temps d'y remédier.

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Synonymes le plus souvent de (très) mauvaises nouvelles, on les entend à la radio, à la télé, on les lit dans les journaux… Car oui, cela fait maintenant plus de 30 ans que le « GIEC » nous alerte sur l’état de la planète et pourtant, pas grand monde le connaît vraiment…

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Qui compose le GIEC ? (et une définition)

On commence par la base : la définition. Le GIEC, c'est un « Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat ».
Le GIEC a été né en 1988. À l’époque, les preuves du changement climatique se multiplient déjà depuis longtemps. Les scientifiques ont écrit dans les années 1970 de nombreuses études en attestant. Pour porter plus largement ces constats, l’idée émerge de doter le monde d'un groupe de travail, d’un organisme international chargé de s’y intéresser et de documenter ce phénomène.
Deux grandes organisations vont s’en charger : le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Elles créent ensemble le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, rapidement baptisé « GIEC » (ou « IPCC », en anglais, comme Intergovernmental Panel on Climate Change).

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Illustration d'une personne regardant dans des jumelles

Quelle est la mission du GIEC ?

Le GIEC n’est pas un laboratoire de recherche, ni un lobby (comme le prétendent certains climatosceptiques). Sa mission est « simplement » de compiler, de synthétiser et de présenter les connaissances scientifiques existantes.
En somme, on pourrait dire que le GIEC mène une revue de presse géante, en passant au crible les milliers de travaux de recherches disponibles sur les questions d’environnement et de climat. Un énorme travail de synthèse. Il récapitule l’ensemble de ces connaissances scientifiques dans des rapports accessibles à tous. Ceux-ci sont régulièrement mis à jour, à mesure qu’évoluent les connaissances sur le climat.

Sur son site, le GIEC définit ainsi sa mission : « Fournir au monde une vision scientifique claire de l’état actuel des connaissances en matière de changements climatiques et de leur incidence potentielle sur l’environnement et la sphère socio-économique ».

Notons que le GIEC ne reprend pas tout et n’importe quoi : il ne sélectionne que les connaissances issues de revues scientifiques à comité de lecture ou de travaux en cours dans des laboratoires de recherche.

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Où trouver le rapport du GIEC ? de quoi s'agit-il ?

On entend souvent parler des fameux « rapports du GIEC ». Étant donné la complexité des enjeux (l’évolution du climat à l’échelle mondiale, ses conséquences, etc.), ce sont de très gros dossiers qui demandent des années de travail scientifique et collectif. On peut distinguer deux principaux types de rapports :
📈 les rapports d’évaluation (Assessment Reports)
Ce sont des rapports globaux très complets, publiés tous les cinq ans environ. Le GIEC a produit six rapport d’évaluation depuis sa naissance : 1990, 1995, 2001, 2007, 2013/2014, et 2021/2022. Le sixième rapport, baptisé « AR6 » (comme « Assessment Report 6 ») est publié comme à chaque fois en plusieurs vagues, entre août 2021 (volume 1) et septembre 2022 (volume 4).

Les rapports d’évaluation sont en effet composés de quatre grandes parties, publiées chacune leur tour : « les éléments scientifiques » ; la partie « conséquences, adaptation et vulnérabilité » ; les « mesures d’atténuation » ; et enfin le « rapport de synthèse ».

📑 les rapports spéciaux
Ce sont des documents plus spécifiques, qui s’intéressent à une thématique précise. Par exemple : l’impact du trafic aérien (L’aviation et l’atmosphère planétaire, paru en 1999) ; le CO2 (Piégeage et stockage du dioxyde de carbone, en 2005) ; ou encore l’état et le rôle de l’océan (Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère, en 2019).

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Les rapports du GIEC sont importants car ils servent de base aux négociations internationales sur le climat, à l’instar des COP, ces grandes réunions annuelles au cours desquelles les États fixent les objectifs climatiques. Par exemple, l’Accord de Paris entré en vigueur en 2016 a été négocié à partir des données collectées par le GIEC. Ce travail de synthèse est donc capital.

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Qui fait partie du GIEC ?

Le GIEC est un organisme international. Ses membres sont donc, d’abord, des États. En l’occurrence, presque tous ceux de la planète : 195 pays-membres y sont représentés. Les représentants de ces pays se réunissent lors de sessions plénières au moins une fois par an. Ceux sont aussi les États qui le financent. Le GIEC fonctionne avec un (petit) budget de 6 millions d’euros par an.
Mais les groupes de travail du GIEC, ce sont aussi et surtout des centaines de scientifiques bénévoles qui contribuent, sur une base volontaire, à la réalisation des rapports. Aucun de ces experts n’est rémunéré : ils « donnent » chacun environ 8 mois de leur temps de travail (répartis sur 3 ans) pour participer à la mission de l’organisation. Des unités d’appui technique, composées elles de salariés rémunérés, sont là en soutien pour faire tourner la machine.

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Une équipe de trois groupes de travail

Les scientifiques se répartissent en trois grands groupes de travail :
. le Groupe de travail I s’occupe des « éléments scientifiques de l’évolution du climat ». C’est lui, en somme, qui tire la sonnette d’alarme et nous dit où nous en sommes dans la crise climatique ;
. le Groupe de travail II s’occupe « des conséquences, de l’adaptation et de la vulnérabilité ». Comme son nom l’indique, ce groupe traite plutôt de la manière dont on peut répondre, région par région, au changement climatique sur le terrain ;
. le Groupe de travail III, enfin, s’occupe de « l’atténuation du changement climatique ». C’est l’ensemble des solutions à mettre en œuvre pour réduire le réchauffement.

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Et un groupe de travail bonus

Une « équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre » complète le tout. Sa mission : construire et perfectionner les méthodes de calcul et de compte rendu des émissions et absorptions de gaz à effet de serre au niveau national.
Le nombre de scientifiques impliqués (ils étaient par exemple 833 pour le rapport de 2014), la méthode de co-construction (4 brouillons et autant de relectures pour chaque rapport) et des protocoles de transparence pointilleux garantissent la fiabilité et la rigueur scientifique des rapports du GIEC. Ils sont considérés aujourd’hui comme la source la plus complète en matière de documentation de l’évolution du climat.

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Réchauffement climatique, émissions de gaz à effet de serre... quelles sont les conclusions du dernier rapport du GIEC ?

Depuis trois décennies, les rapports du GIEC témoignent de consensus scientifiques solides et clairs sur l’ampleur de la crise climatique. Le 6e rapport actuellement publié ne fait pas exception.

Ce qu’on peut retenir :
- les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et le réchauffement climatique s’accélère. Il s’aggrave, partout dans le monde, avec des risques de points de basculement ;
- pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faudra atteindre la neutralité carbone au début des années 2050 (soit dans 28 ans seulement). Si les pays n’amplifient pas maintenant leurs politiques climatiques, on se dirige vers un réchauffement planétaire moyen de 3,2 à 5 °C (pire scénario) à la fin de ce siècle ;
- les impacts du réchauffement climatique sont et seront toujours plus violents et destructeurs pour les écosystèmes et pour l’humain ; ils sont aussi de plus en plus souvent irréversibles ; et s’y adapter va coûter de plus en plus cher ;
- la fenêtre pour éviter les pires effets de la crise climatique est désormais toute petite, mais (retenons-le !) on peut encore s’y glisser. Il faut pour cela prendre des mesures extrêmement rapides (voire immédiates) et profondes, en réduisant urgemment notre consommation de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon).

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