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Qu’est-ce qu’une énergie renouvelable ?

Comment définir une énergie renouvelable ? Pétrole, éolien, gaz, nucléaire, solaire… quelle source est dite « renouvelable » et pourquoi ?

Au fait, qu'est-ce qu'une source d’énergie renouvelable ? Pourquoi l’utiliser ? Quelles réponses apportent l’éolien ou le solaire sur les questions environnementales et économiques ? On reprend les bases pour mieux en comprendre les enjeux. 

Qu’est-ce qu’une source d’énergie renouvelable ? définition

Pour le savoir, nous avons interrogé Hugo Haas, ingénieur d’études à l’observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER). Il nous apporte son expertise sur le sujet.

Commençons par le commencement : l’énergie permet de transformer notre environnement. Pour l’exploiter, il est nécessaire d’avoir une source à convertir en une forme utile. On peut penser à l’eau, au vent, au rayonnement solaire, puis à la combustion du bois ou du charbon. « Tout ce qui dégage de la chaleur en brûlant, par exemple, peut être considéré comme une source d’énergie : un carburant », explique H. Haas.

Ces sources d’énergie — chaleur, électricité, essence — nous permettent ensuite de répondre à nos besoins quotidiens : faire fonctionner nos industries, chauffer et éclairer nos maisons, faire avancer nos voitures.

C’est quoi l’énergie renouvelable ?

On parle d’énergie renouvelable (EnR) par opposition à ces énergies dites « non renouvelables » (gaz, pétrole, charbon), dont les réserves s’épuisent. Une source d’énergie renouvelable a donc la propriété d’être quasi-inépuisable. Et, contrairement aux énergies fossiles, son exploitation ne produit en général pas ou peu de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. 

Illustration of a sustainable city

Quelles sont les énergies renouvelables ?

Concrètement, on peut classer les énergies renouvelables selon 5 grandes familles. Ces différentes technologies exploitent :
- le vent : on pense aux éoliennes terrestres ou en mer ;
- le soleil : les panneaux photovoltaïques qui produisent de l’électricité ou solaires thermiques qui permettent de chauffer ;
- l’eau : les barrages hydro-électriques ou usines marémotrices ;
- la biomasse : utilisation sous forme brute, transformation ou revalorisation de la matière organique (plantes, déchets agricoles, bois, etc.) en gaz ou carburant liquide.
- la géothermie, l’aérothermie… : la chaleur du sol ou de l’atmosphère est récupérée par des pompes à chaleur et déplacée dans une maison ou un réseau de chaleur urbain, par exemple. On peut également y associer les projets dont le but est d’exploiter la chaleur dite « de récupération » émanant du traitement des déchets en tous genres, ou d’autres processus industriels.

La possible exploitation des EnR dépend de facteurs géographiques ou climatiques. Elles ne peuvent pas toutes être exploitées partout et tout le temps. Leur production est donc variable.

Qu’est-ce qu’une énergie non renouvelable ?

« C’est tout le reste. Les dérivés du pétrole comme l’essence, le diesel, le kérosène, le fioul, le charbon, le gaz ou l’uranium » rappelle H. Haas. Il existe 2 grandes sources d’énergie considérées comme non renouvelables : d’origine fossile (pétrole, gaz ou charbon) ou combustibles nucléaires. La particularité d’une énergie non renouvelable est d’être exploitée considérablement plus rapidement que le rythme auquel la nature la fabrique.

Mais les énergies fossiles sont les plus difficiles à remplacer. On pense notamment au charbon, historiquement la première exploitée et qu’on retrouve encore dans la plupart des pays du monde.

Illustration of a dam

Pourquoi le terme d’énergie renouvelable n’est pas correct ?

Le terme « énergies renouvelables » est un raccourci. Il est plus juste de parler de « sources d’énergie renouvelable ».

 Selon H. Haas, « toutes les énergies sont renouvelables, la question c’est : à quelle échéance de temps ? ». Par exemple, l’être humain exploite plus vite les ressources en pétrole que son rythme de renouvellement naturel. Comptez quelques millions d’années pour sa fabrication ! Le pétrole est, à l’échelle humaine, une source d’énergie non renouvelable. Contrairement au soleil qui réapparaît chaque jour. Il faut donc se demander si la source d’énergie, qu’on va ensuite venir exploiter à l’aide d’une machine (éolienne, panneaux solaires, etc.), est bien renouvelable.

L’énergie nucléaire est-elle renouvelable ?

Si on reprend la définition de « renouvelable » — une source qui va se régénérer plus vite que son exploitation — le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable. En effet, l’uranium utilisé pour provoquer la fission nucléaire est une ressource limitée.

Bien qu’une des industries de production d’électricité la moins carbonée, le nucléaire, comme toute industrie produit d’autres formes de pollution : notamment certains déchets, émettant un rayonnement radioactif tel, qu’il faut refroidir et confiner.

Pourquoi on utilise l’énergie renouvelable ?

On peut trouver plusieurs motivations à aller vers les énergies renouvelables à titre individuel. Cela peut même correspondre à une véritable philosophie de vie pour certain·es. Par exemple, dans le cas de l’installation de panneaux solaires chez soi pour être plus autonome du réseau électrique ou tout simplement en comprendre le mécanisme. Cela peut être aussi un moyen de valoriser l’ensoleillement.

Les motivations peuvent également être écologiques, une manière de réduire son impact énergétique, de diminuer sa dépendance aux réseaux publics si on a fait le choix d’être en autoconsommation. Ou encore économique, dans le cas où l’on revend sa production d’électricité au réseau national.
Les pouvoirs publics quant à eux peuvent trouver dans le développement des sources d’énergie renouvelable un moyen de réduire leur empreinte carbone et de remplir les différents objectifs signés dans le cadre des COP et au niveau européen. Il pourrait y avoir là une opportunité de retrouver une industrie nationale, « à condition de conserver les métiers industriels qui en découlent sur le territoire », précise l’ingénieur d’études.

Le développement des EnR dans ce cadre pourrait donc également être économique et permettre de maîtriser le prix de l’énergie.

Illustration of the CO2 emissions

Les énergies renouvelables émettent-elles du CO2 ?

Le principe veut que la source d’énergie renouvelable n’émette pas de CO2 pendant son utilisation ou assez peu. Par exemple, le fonctionnement d’un parc de panneaux solaires ne va pas émettre de CO2 pendant son utilisation — mis à part les véhicules de maintenance par exemple —, contrairement à une centrale à charbon.
Le cycle de vie du panneau solaire — de sa fabrication à son recyclage — quant à lui reste générateur d’émissions. Elles seront plus ou moins importantes selon le pays de fabrication des panneaux. « Dans tous les cas, cycles de vie des panneaux compris, le taux d’émission d’un parc solaire est largement inférieur à celui d’une centrale à charbon à quantité d’électricité produite équivalente » assure H. Haas.

Pour la biomasse, dès lors qu’il y a combustion, il y a émissions. « Si on produit de la chaleur par la combustion de bois, on estime qu’initialement le bois se développait par photosynthèse et donc absorbait le CO2 déjà présent dans l’atmosphère ». Ainsi la biomasse est considérée comme EnR à condition qu’elle soit exploitée dans un cycle de reboisement et d’agriculture raisonnée. C’est-à-dire dont les émissions sont compensées par la reconstitution naturelle.

Quel avenir pour les sources d’énergie renouvelable ?

Si on résume, c’est avant tout les cadres légaux et réglementaires qui permettent de définir quelles sont les sources d’énergie renouvelable, selon certains critères et certaines technologies. D’après H. Haas, « il en existe bien plus et de très différentes, dont la plupart sont au stade du prototype. Et finalement encore très peu sont utilisées à des fins industrielles. Il existe une recherche très active sur ce sujet ». La difficulté à les voir se développer n’est pas tant technique qu’économique. Leur déploiement ne peut donc se faire sans un soutien des pouvoirs publics. Du fait de la production variable des EnR, il est par exemple nécessaire d’investir pour adapter les réseaux électriques.

En effet, les sources d’énergie renouvelable apparaissent comme une approche permettant de sortir des énergies fossiles et leur effet néfaste sur l’environnement. Ainsi des associations comme négaWatt ou The Shift Project œuvrent afin de maîtriser, prioriser et de réduire les besoins énergétiques, dans une démarche plus sobre. Pour y arriver, certains scénarios prévoient par exemple un couvre-feu énergétique. Elles préconisent ensuite de basculer vers un mix énergétique au profit des EnR.
En parallèle, le développement des énergies renouvelables est de plus en plus souvent au cœur des débats. Il ne peut effectivement se faire sans être attentif à un certain nombre d’enjeux environnementaux.

Par exemple, « dans le cadre de la rénovation de moulins pour la production hydro-électrique, il est impératif d’évaluer, connaître et maîtriser son impact sur la faune, la flore et la biodiversité dans son ensemble », rappelle H. Haas.

Enfin, reste le débat autour des technologies dites « vertes » développées à l’échelle industrielle afin de produire les énergies renouvelables. La production en grande quantité de panneaux solaires ne participerait-elle pas à ce système que le développement des EnR entend justement combattre ?

Et chez DECATHLON ?

Chez DECATHLON, la consommation d’énergie est au cœur de toutes les activités. Soucieuse de limiter son impact sur la planète, l’entreprise s’est donc engagée en 2020 à se fournir en électricité 100 % issue de sources renouvelables à l’horizon 2026 sur ses activités en propre.

En 2023, 7 nouveaux pays/nouvelles régions se sont engagés dans cette voie. Au global, DECATHLON atteint 87,1 % d’électricité renouvelable en 2023 contre 84,8 %. en 2022. Cette année, l’approvisionnement e électricité renouvelable a été réalisé :
- pour 3,4 % grâce aux panneaux photovoltaïques installés sur site (vs 2,5 % en 2022) ;
- et pour 96,6 % grâce à l’achat de contrats d’approvisionnement en énergie verte et de certificats de garantie d’origine (vs 97,5% en 2022).

À noter, la part d’approvisionnement réalisée grâce à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques sur site est amenée à augmenter au cours des prochaines années. À la suite d’un appel d’offres lancé en Europe en 2022, un protocole d’accord a pu être signé pour l’installation de panneaux photovoltaïques au sein de 74 sites de DECATHLON dans 7 pays.

En 2023, le déploiement a ainsi commencé pour l’Allemagne (6 sites), la Belgique (1 site), l'Espagne (7 sites) et l'Italie (15 sites), et se poursuivra au cours des prochaines années.
À cela s’ajoute la signature de 16 autres contrats pour dix pays et de trois lettres d’intention en 2023.

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