Photo d'un hippoccampe tenant un coton-tige

L'Odyssée de la pollution plastique dans les océans

Prisé par l’industrie, le plastique est partout dans notre quotidien, mais aussi dans nos océans… avec un désastre écologique à la clé. Décryptage et solutions.

Les océans couvrent 71 % de la surface de notre planète. Sources extraordinaires de biodiversité, ils tiennent un rôle majeur dans nos vies et nos sociétés, mais sont aujourd’hui menacés par la pollution plastique. Selon une étude du World Economic Forum, on estime qu’en 2050, il y aura plus de matières plastiques dans les océans que de poissons. Comment en est-on arrivés là ? Quelles sont les conséquences de cette pollution ? Quelles solutions existent pour sortir du « tout plastique » ? On plonge ensemble au cœur du sujet.

Qu’est-ce que le plastique ?

Le plastique, on en entend beaucoup parler. Mais, c’est quoi au juste ? Le terme « plastique » provient du grec « plastikos » qui signifie « prêt à être moulé ». La première propriété de cette matière est donc sa grande malléabilité de forme.
Le plastique est également léger, imperméable et surtout moins cher. Par ces caractéristiques, la matière s’est vite retrouvée à être énormément consommée : bouteille, emballage, équipement, outil, jouet… le plastique s’utilise partout ! Faites le test : regardez les objets qui vous entourent… frappant n’est-ce pas ?

L'Odyssée de la pollution plastique dans les océans

Quelles sont les causes de la pollution plastique ?

Aujourd’hui, on estime que 400 millions de tonnes de plastique seraient produites chaque année (chiffres 2023 issus du Programme des Nations unies pour l’environnement). Cette surutilisation de la matière depuis une soixantaine d’années, combinée à une dégradation lente — plus de 4 siècles ! — engendre une pollution de nos espaces naturels et plus particulièrement des océans. Imaginez, 10 % de la production plastique annuelle finirait dans les océans. Et seulement 12 % de la masse produite serait incinérée, le reste existe donc toujours quelque part…

Comment le plastique pollue les océans ?

Pourtant, on a l’impression de bien faire les choses : on jette les emballages à la poubelle, on trie quand c’est possible… Alors comment le plastique se retrouve-t-il dans les océans ? Selon l’association Surfrider Foundation Europe, 80 % des déchets présents dans les océans proviennent de l’intérieur des terres : décharge sauvage, fuite de granulés plastiques industriels, abandon sur les routes, etc. Ils sont ensuite acheminés jusqu’à la mer par les cours d’eau. 10 % proviendraient des activités maritimes et de leurs usagers : pécheurs, pratiquants d’activités sportives, transport maritime. 10 % encore de ces déchets seraient abandonnés par les usagers sur le littoral.

Si on se focalise beaucoup sur la bouteille d’eau en plastique, 3 formes de plastique se trouvent en fait dans les océans :
Les macroplastiques : les formes supérieures à 5 millimètres (comme des bouteilles)
Les microplastiques : les formes inférieures à 5 millimètres (comme des petites billes de polystyrène)
Les nanoplastiques : les formes inférieures à 1 nanomètre (des particules invisibles à l’œil nu)

  • La pollution plastique dans les océans : immersion
  • La pollution plastique dans les océans : immersion
  • pollution plastique - nanoplastiques
La pollution plastique dans les océans : immersion

Les microplastiques dans le textile

Il y a donc la pollution visible (qui n’est déjà pas franchement un cadeau…) et celle invisible (qui est peut-être encore pire !).
Lorsqu’il est lavé en machine, le plastique contenu dans les textiles comme le polyester, perd une partie de sa composition et donc de la matière plastique. Cette perte de microfibre se fait lorsque l’eau de la machine est évacuée. Cette matière est directement libérée dans les océans.
En chiffres : chaque tissu relargue 672 milligrammes de microplastiques par kilo de matière lors de chaque lavage.

Où se situe l’océan de plastique ?

On parlait encore il y a peu d’un 7e continent… de plastique. Cette plaque de déchets agglomérés et dérivants à la surface des océans serait un mythe. Il existerait en fait 5 grandes zones océaniques dans le monde où se concentrent des microparticules de plastique (on est d'accord, ce n'est pas mieux). Elles stagneraient entre la surface de l’eau et jusqu’à 30 mètres de profondeur, agglomérées là par l’effet des courants.

Ces plaques sont donc difficiles à voir de loin. Chaque océan possèderait en réalité son continent de plastique : Pacifique Nord — la plaque la plus importante —, Atlantique Nord, océan Indien, Pacifique sud et Atlantique sud.

Dessin d'un homme tenant un panneau stop rouge

Quelles sont les conséquences de la pollution plastique dans les océans ?

C’est là où le bât blesse. Ces fines particules de plastique disséminées dans les océans ont de nombreuses conséquences. Elles sont facilement ingérées par les poissons et autres habitants du monde marin. 200 espèces seraient menacées d’extinction pour cette raison.

Au-delà de l’impact néfaste sur ces derniers, le problème s’étend même dans nos assiettes, puisqu’in fine, c’est bien nous qui mangeons les poissons et donc… le plastique.

Enfin, il y a également des conséquences économiques. Menacés et remplacés par le plastique, les poissons se raréfient. Les activités des industries maritimes et de la pêche sont donc directement impactées.

Elle a des conséquences aussi sur nos activités de loisir, le tourisme et sur nos terrains de jeux favoris : plages fermées au public pour cause de toxicité de l’eau ou parce qu’elles ressemblent à des décharges à ciel ouvert ; moteurs de bateau endommagés à cause des sacs pris dans les hélices…

Qu’est-ce qui pollue le plus les océans ?

Ce sont globalement les déchets d’origines humaine et terrestre qui polluent à 80 % les océans. Les traces de l’activité humaine se retrouvent partout même dans les endroits maritimes les plus reculés. D’après l’ADEME - et sans trop de surprise - les déchets d’origine plastique sont les plus répandus dans l’environnement marin.

Mais ce n’est pas tout, la pollution maritime trouve aussi ses origines dans l’exploitation agricole avec des rejets de fertilisant et de pesticide, également dans le déversement de substances toxiques, d’hydrocarbure et de pétrole.

Si le plastique représente plus de la moitié des déchets retrouvés sur les côtes, d’autres matières sont également présentes en plus petite quantité. On peut par exemple recenser : le verre, la mousse, le caoutchouc, le métal et le papier. 

Quelles solutions pour réduire la pollution plastique des océans ?

Le tableau noir étant dressé, si on parlait maintenant « solutions » ? Déjà, bonne nouvelle, il existe des pistes !
Des initiatives afin de nettoyer les océans des particules plastiques sont actuellement en développement. Des sportifs en sont d’ailleurs bien souvent aux origines.

Les déchetteries de la mer
On peut notamment évoquer le projet du bateau-usine Manta engagé par le navigateur Yvan Bourgnon pour dépolluer les eaux. Il y a aussi la barrière flottante Ocean clean’up développée par Boyan Slat, jeune néerlandais sensibilisé à la question par la plongée sous-marine.

Mais si ces initiatives ont le bon goût d’exister, elles ont leurs limites. Elles ne s’attaqueraient qu’à la pollution visible à la surface des océans qui ne représenterait qu’une part assez faible de la pollution plastique totale, moins de 0,6 %. Le reste serait dissous en microparticule, au fond des océans ou à nouveau rejeté sur les littoraux.

Les collectes de déchets

Nettoyer les côtes est donc également un impératif afin d’éviter que les déchets ne repartent pour un nouveau voyage océanique. De nombreuses associations, comme la Surfrider foundation créée par des surfeurs de Biarritz, s’y collent.

Mais ce qui serait mieux encore : trouver un moyen de débarrasser les fleuves et rivières de cette pollution avant qu’elle n’atteigne l’océan. Bref, répondre au problème en amont.

L’ensemble de ces initiatives, bien qu’utiles, ne résolvent pas non plus l’origine du problème : la surproduction de plastique.

un homme avec une bouteille en plastique

L'enjeu des emballages à usage unique

De nombreux experts et chercheurs s’accordent à dire qu’il est impératif de repenser nos habitudes de consommation, à commencer par diminuer les emballages à usage unique.

Depuis 2016, les pouvoirs publics européens ont entamé cette réflexion en interdisant la distribution de sacs en plastique, suivi des pailles, couverts et assiettes en plastique en 2021. Afin de continuer dans ce sens, le gouvernement français s’est fixé deux objectifs : « zéro plastique rejeté en mer d’ici 2025 » et « zéro plastique à usage unique d’ici 2040 ».

Les entreprises, toutes les entreprises, se doivent quant à elles de réfléchir à d’autres types d’emballage — des plastiques biodégradables ou compostables, du papier ou encore de l’aluminium — voire à les supprimer lorsque c’est possible. L’emballage biosourcé, qui peut apparaître comme une solution, n’est en fait pas biodégradable et sa production est très énergivore et gourmande en eau. Il pose donc d’autres problèmes écologiques.

Transformer toute une industrie

Il peut revenir aussi à chacun d’entre nous d’opérer une transition plus rapide. En tant que consommateurs•trices, nous pouvons porter une attention particulière à nos achats et sur la manière dont ils sont conditionnés, boire l’eau du robinet ou privilégier l’achat en vrac.

C’est l’ensemble de la chimie du plastique qu’il faut repenser, de la conception des produits à leur recyclage, en passant par l’utilisation plus durable qui devrait en être faite par le•la consommateur•trice.

Illustration d'un océan avec plusieurs espèces de poissons

Et le plastique chez DECATHLON ?

En 2022, 1319 tonnes d'emballages en plastique à usage unique ont été supprimés pour les produits DECATHLON (contre 300 tonnes en 2020). L’équipe packaging s’est engagée à supprimer l’ensemble des emballages en plastique à usage unique d'ici à 2026.

Et après ?
DECATHLON a engagé sa transition. Même si d'ici au 1er janvier 2025 les machines à laver neuves devront être équipées de filtre à microfibres plastiques, reste le problème épineux de la production de matières textiles moins polluantes.

DECATHLON a aussi rejoint un groupe composé de plusieurs entreprises pour définir des standards de composition à l’aide de tests. Quel tissu se dégrade plus qu’un autre ? Répondre à cette question permettra de sélectionner des composants à utiliser pour limiter au maximum les rejets de microfibres.

Pour se faire une idée…
En 2019, DECATHLON a vendu 270 612 tonnes de plastique (soit l'équivalent de 27 Tour Eiffel).
On estime à 3931 tonnes ce qui a terminé dans les océans.
L’équivalent de 185 brosses à dents jetées dans l’océan par minute. Pendant un an.

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