En ligne de mire de la directive européenne CSRD figure le Pacte Vert (European Green Deal), qui vise la neutralité carbone de l’UE d’ici à 2050.
L’objectif principal de la CRSD européenne est donc d’harmoniser le rapport de durabilité des entreprises et d’améliorer la comparabilité et la qualité des données environnementales, sociales et de gouvernance publiées par les entreprises.
Si ce reporting extra financier existait déjà -il était jusqu’ici encadré par la directive NFRD de 2014-, l’idée est bien, cette fois, de le perfectionner et de l’amplifier.
Au-delà de cet objectif organisationnel, la CSRD s’inscrit évidemment dans un projet global : celui d’une Union européenne plus vertueuse face, en particulier, à la crise climatique et aux enjeux sociaux.
Voici les principales évolutions notables :
- Un champ d’application élargi : la CSRD concernera bien plus d’entreprises que la NFRD. À terme, toutes les sociétés (sauf microentreprises) cotées sur les marchés réglementés européens y seront soumises. On compte aussi les grandes entreprises (sont définies comme les entreprises qui remplissent au moins deux des trois critères suivants : un nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice de 250 personnes, un chiffre d’affaires net de 50 millions d’euros et un total de bilan supérieur à 25 millions d’euros).
Soit plus de 50 000 entreprises en 2028, contre 11 000 aujourd’hui. S’y ajouteront les filiales à l’étranger selon certains critères.
- Une standardisation et un reporting plus exigeant : pour normaliser le reporting extra financier, la CSRD introduit, en complément du texte de la directive, de nouveaux standards européens harmonisées. Ce sont les « ESRS », comme European Sustainability Reporting Standards.
Elles sont fondées sur les 3 piliers RSE traditionnels, réparties en 12 thématiques :
2 thématiques générales : les exigences générales (ESRS 1) et les Informations générales (ESRS 2),
5 thématiques environnementales : le Changement climatique (ESRS E1), la Pollution (ESRS E2), les Ressources marines et en eau (ESRS E3), la Biodiversité et les écosystèmes (ESRS E4) ; et l’Utilisation des ressources et l’économie circulaire (ESRS E5),
4 thématiques sociales : Personnel de l’entreprise (ESRS S1), les travailleurs de la chaine de valeur (ESRS S2), les Communautés affectées (ESRS S3), et les Consommateurs et utilisateurs finaux (ESRS S4),
1 thématique de gouvernance : la conduite des affaires (ESRS G1).
- Une localisation unique : le rapport de durabilité devra être publié dans une section dédiée du rapport de gestion.
- Un format digital imposé : le rapport de gestion devra être publié dans un format de lecture électronique unique -Xbrl- (puis déposé sur un point d'accès unique européen : ESAP).
- Un contrôle obligatoire de l’information par un commissaire aux comptes, ou par un organisme tiers indépendant (OTI).