L'émergence du concept
À l’instar du couturier ou de la couturière du dimanche, l’industrie textile est, elle aussi, confrontée à cet épineux problème. En effet, malgré ses techniques toujours plus sophistiquées, on estime aujourd’hui à 85 % son efficience moyenne en la matière. Autrement dit, dans les usines du monde entier, 15 % du tissu est encore perdu au moment de la découpe des pièces qui composent les vêtements.
Conscients de l’urgence à réduire ce gaspillage, un certain nombre d’acteurs de la filière tentent toutefois d’agir, cherchant de nouvelles stratégies pour rationaliser leur consommation de tissu. C’est ainsi qu’a émergé, au sein de l’industrie, un nouveau concept baptisé le « Zero Waste Design », ou « conception zéro déchet » en français.
« Apparu il y a une petite vingtaine d’années, le terme de Zero Waste Design désigne un ensemble de méthodes qui visent, dès la phase de conception d’un vêtement, à optimiser au mieux la matière première, ici le tissu, pour en jeter le moins possible au moment de la phase de production », résume Marie Romeuf, modéliste pour Domyos et membre de la cellule Minimal Waste Design de DECATHLON.
Avec le temps, une seconde expression est venue compléter le concept initial : « Pour le textile, le zéro déchet reste un idéal encore un peu lointain, précise la modéliste, alors, pour être plus fidèle à la réalité, on utilise aussi le terme-ci de « Minimal Waste Design ». En VF, cela donne « conception avec un minimum de déchet ».