atelier de réparation workshop vélo

Le concept de réparabilité

Ou comment encourager une vie plus longue pour nos produits.

La réparabilité : un système où tout le monde est gagnant

Se (re)mettre à réparer les objets qui peuplent notre quotidien n’a que des avantages.

La réparation permet évidemment d’économiser de l'argent. Au lieu de racheter un produit neuf, le consommateur ou la consommatrice réinvestit une somme moindre pour obtenir, in fine, un service identique (l’utilisation du produit). Simple et efficace !

Le fait de réparer un produit est également notable côté environnement.: un objet réparé, c’est un objet de moins à produire, CQFD. Et des déchets en moins à traiter. Soit autant d’électricité, d’eau, de carburant et de matières premières épargnées… De quoi réduire nettement son empreinte écologique.

Pour le producteur, la réparabilité a aussi des vertus : en plus d’atténuer sa propre empreinte écologique, elle lui permet d’éviter des coûts... évitables, comme ceux générés par le remplacement des produits en panne ou cassés. Il est plus pertinent économiquement de remplacer le zip défectueux d’un sac plutôt que le sac tout entier.

On peut ajouter, pour la communauté, que les pratiques de réparation font émerger et/ou renforcent les liens sociaux. Fablabs, repair cafés, ateliers de réparation en magasin… les lieux dédiés se multiplient en France, offrant autant d’occasions de se rencontrer, de partager des savoir-faire et des solutions collaboratives.

Pour l’économie, enfin, la réparabilité permet la création de filières locales et d’emplois non délocalisables. Car réparer son vélo ou le zip de son sac, ça reste plus simple au coin de la rue qu’à l’autre bout du monde…

Avec la réparabilité, on s’inscrit dans une logique vertueuse et sobre, celle de l’économie circulaire. Ou comment sortir du schéma linéaire produire > consommer > jeter pour revenir à des dynamiques économes en ressources et matières premières : produire > utiliser > réparer (ou recycler) > réutiliser.

« L’attention apportée à la réparabilité n’est en soi pas nouvelle chez DECATHLON, rappelle Julie Soulignac, cheffe de projet développement durable réparabilité. Certains sports, pionniers, travaillent en effet sur ces enjeux depuis longtemps, à l’instar des sports de pagaie, stand-up paddle ou le kayak ». De même, le développement de la logique d’écoconception a boosté cette nouvelle exigence. La réparabilité est en effet l’un des critères incontournables. La règle veut qu’un produit est considéré comme réparable si au moins 80% des casses et pannes identifiées dessus ont une solution de réparation.

Reste à généraliser la démarche. Pour ce faire, DECATHLON s’est inspiré de l’indice développé par l’ADEME et a créé en interne son propre référentiel. « Nous avons repris les 4 premiers critères (démontabilité, disponibilité des pièces, prix, documentation) pour construire un système d’évaluation, qu’on teste depuis 2 ans sur nos produits ».
C’est, on l’imagine, un long processus. « Il s’agit de systématiser progressivement cette nouvelle méthode d'évaluation, puis d'en tirer ce qu'on appelle chez nous les ‘Decathlon Conception Rules’ (DCR), les règles qui régissent la conception de tous nos produits. On espère à terme généraliser les bonnes pratiques en conception pour rendre nos produits le plus facilement réparables possible. C’est un gros travail d’implémentation qui prend forcément un peu de temps ! »

Pour y parvenir, le métier de « leader réparabilité » se développe. Ses missions ? Analyser l’offre, organiser la mise à disposition des pièces détachées, accompagner la création de tutos de réparation, et mettre en musique le travail des différentes équipes mobilisées.

atelier entretien réparation decathlon

Avancées réalisées sur la réparabilité en 2024

S’inspirant de l’indice de réparabilité développé en France par l’ADEME, Decathlon a établi des critères permettant de définir le potentiel réparable de ses produits. Pour chaque famille d’articles, les critères à remplir pour qu’un produit soit considéré comme réparable sont :
- la documentation est accessible ;
- les pièces détachées sont disponibles ;
- le produit est démontable ;
- le coût de réparation ne dépasse pas 30 % du prix d’achat.


En suivant ces quatre critères et grâce au recensement des principaux motifs de demande de réparation de la part des clients, les équipes sont en mesure de définir pour chaque typologie de produit le pourcentage de casses et de pannes couvertes par une solution de réparation. Pour qu’un produit Decathlon soit considéré comme ayant bénéficié d’une démarche d’écoconception, il faut que 80 % des casses et pannes liées à la nature du produit soient couvertes. À noter, une distinction est faite entre les produits avec un potentiel important de réparation, comme les vélos, et les produits ayant fait l’objet d’une démarche d’écoconception qui les rend plus réparables que les produits du marché.

Decathlon poursuit la définition de référentiels pour 120 natures de produits identifiées comme prioritaires, en positionnant pour chacune les critères et les seuils à atteindre par les ingénieurs produits. En 2024, 95 d’entre elles bénéficient d’un cadre pour évaluer la réparabilité des produits.

Afin de contribuer à l’écoconception des produits, les équipes ont édité cette année deux guides de conception réparable consacrés aux textiles et aux équipements. Ce travail permet d’accompagner les ingénieurs produits dans leurs choix de matériaux et de techniques pour la conception de produits réparables.

En 2024, 624 références produits bénéficient de la qualification
« écoconception réparable » (5 % de l’ensemble des produits bénéficiant d’une démarche d’écoconception).


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