L’index de réparabilité chez Decathlon

L’index de réparabilité chez DECATHLON

L’index de réparabilité chez DECATHLON, c’est une histoire qui démarre en 2020. Pourquoi ? Comment ? Avec quelle méthodologie ? Explications.

En France, en 2021, la réglementation a évolué : il était désormais obligatoire d’apposer sur certains produits un indice de réparabilité. L'objectif : forcer les producteurs de produits électroniques à rendre leurs produits plus réparables et orienter les achats vers ces produits.
DECATHLON, pourtant non concerné par cette obligation, y a alors vu une opportunité. Pourquoi ne pas s’inspirer de la méthodologie de l’ADEME pour quantifier la réparabilité de ses propres produits ?

Comment s’assurer d’une amélioration ? En quantifiant. Comme pour d’autres sujets, pour travailler sur la réparabilité, il a d’abord fallu évaluer, compter, structurer les données, identifier les “points durs”...
La réparabilité contribue ainsi à la stratégie, plus globale, de déploiement de l’éco-conception.

La première étape : l’identification des principaux défauts d'un produit

En d’autres termes, comment savoir ce qui casse sur un produit ?

Cette étape est cruciale : c’est de là que découle tout le reste de la méthodologie. Un travail soigneux doit ainsi être exécuté par les personnes chargées de regrouper l’ensemble des informations disponibles pour comprendre (et quantifier) les principaux défauts d’un produit.

Concrètement, au sein de DECATHLON, un réseau de personnes référentes est responsable de l’analyse de ces défauts, par nature de produit.
Pour devenir référent•e, une formation de 2 heures est nécessaire pour appréhender la méthodologie de l’analyse de défauts.

Quelles sont les sources d’informations pour l’analyse de défauts ?

- Les retours clients : lorsqu’un ou une client•e ramène un produit, DECATHLON identifie les causes du retour. Cette source d’informations est la plus importante en termes de quantité.
- Certains de ces retours sont envoyés aux équipes de conception pour des analyses plus approfondies.
- Des études clients sont menées auprès de certaines natures de produit : des études plus poussées pour comprendre comment vivent les produits au-delà de la période de garantie, en savoir plus sur des produits cassés mais pas forcément ramenés en magasin…
- Sur certaines natures de produit, il est aussi possible de s’appuyer sur les pièces détachées vendues.

À noter : Les actions menées en parallèle pour améliorer la durabilité d’un produit peuvent avoir une influence sur ces analyses.
Les données sont donc revues tous les deux ans, en fonction de l’évolution des défauts sur les produits.

Étape 2 : l’évaluation du produit. Objectif : savoir quels défauts dispose d’une solution de réparation complète.

Qu’est-ce qu’une solution complète ?
Chez DECATHLON, la notion de réparation “complète” on entend une réparation qui se base sur 4 critères :
- la démontabilité
- la disponibilité des pièces détachées
- le prix de la réparation
- la documentation

Pour chacun de ces critères, il y a des sous critères. Par exemple, derrière “démontabilité”, on trouve : le temps moyen pour démonter le produit, les outils nécessaires et le type de fixation (couture ou patch par exemple).
Il s’agit des mêmes critères que ceux mis en place par l’ADEME pour l’indice de réparabilité.

Si on reprend l’exemple de la tente, pouvoir réparer grâce à une couture ou appliquer un patch sur la double-toile de tente sera très intéressant pour l’impact environnemental (en évitant un changement complet de toile).

Comment sont traduites les données recueillies ?

Pour chaque défaut identifié au moment du diagnostic, un pourcentage de défaut est attribué.
Si un défaut dispose d’une solution de réparation complète (pièce dispo, produit démontable, prix ok et documentation ok), alors il “gagne” le pourcentage de défaillance associé.
S’il y a même un seul “NOK”, le produit “perd” le pourcentage associé.

C’est ce qui permet de calculer le pourcentage de casses et pannes couvertes.
Dans l’exemple fictif de la tente ci-dessus, la tente “perd” 31% de casses et pannes car le prix de la réparation est supérieur à 30% du prix du produit neuf.

Pour la note sur 10, le système de pondération des points est similaire à celui établi par l’ADEME.

Quels produits sont concernés par l'indice de réparabilité ?

Aujourd’hui (2024), il s’agit d’une démarche volontaire de DECATHLON. Fin 2023, un peu moins de 3 % des produits ont une note supérieure à 80 % en termes de défaillances couvertes.
Notre objectif pour 2030 : atteindre les 25 %. DECATHLON cible les produits sur lesquels la réparation est un enjeu important (trottinette, roller, tente, sac, appareils de musculation, veste de ski, paniers de basket, trampoline, bâtons de marche, montre…).
Pour d’autres produits, l’enjeu se situera plutôt du côté de la durabilité et/ou de la recyclabilité (les chaussettes, les pneus, le casque de vélo…). Côté répartition, les textiles “première couche” (en contact avec le corps) se range du côté de la durabilité quand les EPI (équipements de protection individuels), comme les casques de vélo, bénéficient surtout de démarches liées à leur recyclabilité.

En 2023, la méthodologie de l'indice de réparabilité interne a été auditée par l'association française HOP (Halte à l'Obsolescence Programmée) et le cabinet Auxilia afin de garantir la pertinence de la méthode ainsi que de continuer à améliorer celle-ci. Cette validation nous encourage à poursuivre dans cette direction et à accélérer le déploiement à de nouvelles natures de produits, tout en continuant d’améliorer notre système d'évaluation. 

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