Yasmine d’ouezzan ou le conte des mille et une nuits
La princesse Yasmine d’Ouezzan est, en 1931, une jeune fille de 18 ans. Elle a des cheveux de soie noire finement ondulés, des yeux d'escarboucle : une vraie figure de légende propre à enluminer les marges d’un livre oriental.
Pourtant elle est née à Saint Etienne, avant de devenir Parisienne. Mais son histoire ressemble à un conte des Mille et une Nuits.
« Mon père s’appelait Moulay Brahim ben Moulay Tayeb ben Abdel Djellil. C’était le plus beau cavalier qu’ait produit le Maghreb qui en produit de si magnifiques. Il portait avec une incomparable élégance le burnous brodé d’or ou la djellaba de soie. Ses armes étaient splendidement damasquinées. Mais il n’en trouvait jamais la collection assez complète. »
C’est ainsi que ce chérif de la Zaouïa de Taïbia à Ouezzan, à la fois prince de sang royal et chef religieux vénéré, descendant direct du prophète Mahomet, vint à Saint-Étienne, en 1911, accompagné d’une suite nombreuse, pour visiter la célèbre manufacture d’armes qui en était le principal ornement et compléter sa collection. Sensible à la beauté des moukalas et des sabres, le prince l’était plus encore à celle des femmes. Au « skating », il rencontra Mademoiselle Rose Beuque, fille du directeur des contributions indirectes de la ville.