Marcher comme on glisse
Les pragmatiques aussi trouvent leur compte avec la marche. Les étudiant·e·s empressé·e·s, les commerçant·e·s affairé·e·s, les femmes et les hommes en route pour le boulot adoptent une marche rapide, efficace, sans fioriture. Consulter les mails sur le téléphone, manger, boire un café à grandes enjambées font partie de leurs habitudes. Le commuting version pédestre. Uniquement à pied, ou de concert avec d’autres moyens de transport, les citadin·e·s sillonnent les rues avec des motivations qui se croisent dans des flux où il faut rester alerte. Jusqu’à avoir l’impression de glisser.
On peut aller vite en marchant, il suffit de regarder les temps de parcours qui s’affichent désormais dans de nombreuses villes sur des panneaux dédiés aux marcheur·ses. Surprenant.
Observez ces lignes de désir, ces sentiers qui lézardent les pelouses urbaines et se forment spontanément sous les pas des citadin·es qui vont au plus court, au plus pratique. L’espace public n’est pas figé, il s’interprète, s’utilise et évolue sans cesse.
On goûte à la vie locale aussi, les nouvelles adresses ne passent pas inaperçues aux yeux des passant·e·s, on prend le pouls de tel ou tel quartier, on redécouvre le sien, on profite pleinement des services de la ville, de ses boutiques, de son offre culturelle, de ses loisirs – à pied, tout est accessible.