L’essor du skate féminin par-delà les obstacles
La culture du skate féminin se déploie dans les réseaux sociaux mais rencontre encore des résistances dans certaines mentalités. Sophie Berthollet, co-fondatrice de l’association Realaxe qui œuvre pour le skate féminin, le constate :
« Aujourd’hui encore, il y a des filles qui n’ont pas accès au sport parce que dans leur famille, les filles ne font pas de sport. Elles sont bridées et se retrouvent face à des murs alors qu’elles veulent monter sur une planche. Certaines barrières familiales et culturelles sont à casser. »
Des parents sont encore récalcitrants à l’idée de voir leur fille rider. « Il faut les informer et les sensibiliser, souligne Hannelaure Le Gloannec, puisqu’ils voient
souvent ce sport comme trop dangereux pour les filles, à cause des chutes… on peut tomber juste en marchant, non ? Et on n’interdit pas pour autant aux jeunes
filles de marcher, on leur apprend à faire attention. En skate c’est pareil, on s’équipe de protection et on apprend les règles de circulation. »
Ces résistances n’empêchent pas l’essor du skate féminin aux quatre coins de la planète. Comme l’immense majorité des garçons, les filles rident pour les
sensations, pour partager des bons moments, pour se vider la tête, se faire du bien, se déplacer, pour tenter des nouvelles figures et franchir des barrières
psychologiques. Mais c’est aussi la reconnaissance d’un sport féminin qui est en jeu, skater est exigeant pour le corps et l’esprit, et comme dans tous sports, il faut s’entraîner pour s’améliorer.
Avec l’entrée du skate aux jeux, c’est la légitimité du skate en tant que sport qui va y gagner mais c’est aussi une belle occasion de populariser sa pratique féminine et de renforcer sa parité.
« Jusqu’à récemment, pour la même compétition, les femmes gagnaient moins que les hommes, précise Sophie Berthollet. Dans les dernières compétitions ce problème a été rééquilibré, les prize money de la Street League Skateboarding sont désormais égaux. Comme il y a peu de filles qui participent, gagner autant que les hommes peut paraître injuste puisqu’il y a moins de concurrentes. Mais tout cela va s’équilibrer avec le temps car cela attire. Et on le voit bien, le niveau de compétition des filles est en train d’exploser, elles commencent très tôt, il y a plein de nanas super jeunes qui ont un niveau de folie. »