Le desport au moyen-âge et les origines du sport féminin
Du XIe au XIIe siècle la compétition par excellence, c’est le tournoi à pied (et pas la joute, qui se fait à cheval, on confond souvent les deux).
Et là, surprise… comme pour la course de char, les femmes en sont exclues. Ah non, donc pas de surprise en fait. En effet, le tournoi descend directement de l’entraînement guerrier du Haut Moyen-Âge, qui a évolué en pratique festive. Et comme les fonctions militaires étaient dévolues quasiment uniquement aux hommes… c’était un peu fichu dès le départ.
Bien sûr, le tournoi est loin d’être la seule pratique “sportive” de l’époque. Au contraire le mot
français desport (enfin, ancien français), dérive du latin de-portar, désignant le fait de se porter ailleurs, loin, en dehors de... là où l’on est habituellement.
Plus clairement : le desport, c’est s’évader de son quotidien, c’est le loisir, c’est sortir du travail, des obligations, pour entrer dans une phase de plaisir, de récréation. Cette notion à la fois physique, intellectuelle et spirituelle, peut aussi bien servir à désigner un tournoi très physique... qu’une partie d’échecs.
Les médiévaux font du desport un instant privilégié, l’occasion de s'élever et de devenir excellent·e et vertueux·se, et où la femme a toute sa place.
On notera néanmoins que dans “privilégié”, il y a... “privilège”. Le sport est donc entre les mains de l’élite sociale, qui a le temps et les moyens de s’adonner aux loisirs. Le desport des moins fortunés existait, mais il est beaucoup moins connu par manque de sources.